PAR : Josh Foster
Trouver le juste équilibre entre la physique et le style pour une expérience de ski symbiotique
Quand les gens arrivent à mon école de glisse Big White, ils me disent habituellement souhaiter améliorer leur style et leur technique. Ces objectifs intéressants sont-ils les mêmes ou sont-ils complètement dissociés? La technique se prête-t-elle au style, et le style ne fait-il pas partie de votre technique?
Je suis d’avis qu’ils sont très différents. On peut remonter à bien loin pour étudier la technique du ski : la technique Arlberg, « wedeling », les progressions Christie, de chasse-neige à parallèle, et je peux vous garantir que les organismes d’enseignement des pays de ski lanceront quelque chose de nouveau cette année, car il y a toujours du nouveau! Peu importe la nouveauté, le principe de base est toujours le même. Il doit l’être, car la technique se fonde sur la physique.
La technique décrit la façon dont un skieur bouge et réagit aux conditions, aux virages, au terrain et à la vitesse pour créer un résultat positif, qui est d’arriver debout au pied de la montagne. Ce qui change, c’est l’équipement de ski. Notre compréhension de la façon de bouger par rapport à l’équipement fait partie d’un processus évolutif, voire révolutionnaire à ces heures! La technique du ski évolue constamment, car l’équipement en constante évolution nous permet d’obtenir des résultats différents. Il y a vingt ans, les skis étaient énormes et droits : Un ski de 200 cm était normal pour un skieur avancé. De grands mouvements étaient nécessaires pour alléger les skis et descendre les pentes. L’allègement vers le haut était une expression courante et, dans la plupart des cas, une manœuvre nécessaire. De nos jours, des skis de 170 cm ou plus courts sont la norme, et il existe des tonnes de formes ou de galbes pour permettre au skieur de passer d’une carre à une autre sans mouvement vers le haut ou presque. La technologie a modifié la technique.
Si la technique représente la science du ski, alors le style en constitue l’art. On peut avoir beaucoup de style, mais une technique médiocre. Le contraire est aussi possible : En se concentrant trop sur la technique, notre style peut se caractériser par des mouvements brusques et secs, peu attrayants.
On peut aussi avoir le meilleur des deux mondes si l’on ne laisse pas le style prendre le dessus sur la technique. Un style de ski libre et relâché est excellent, mais si vous balancez les bras démesurément pour planter du bâton ou que vous tournez inutilement les épaules, votre performance en souffrira. Ces grands mouvements vous font perdre de l’équilibre de l’extérieur des skis et entraînent ainsi une perte de traction. La clé de l’équilibre réside dans la discipline du haut du corps. Pensez à garder une certaine tension dans votre tronc; vous n’avez pas à être super tendu, mais vous ne devez pas non plus vous tenir comme une nouille trop cuite. Vous devez trouver le juste milieu, al dente!
De nombreux gens associent la technique à du ski de haute performance et à une bonne traction. Mais, étrangement, lorsque les gens se concentrent sur une bonne traction, leur « maladresse interne » se fait remarquer. Des mouvements maladroits forcés et inutiles peuvent faire en sorte que vous vous raidissez vers la fin d’un virage afin de garder votre équilibre. Une bonne technique laisse beaucoup de place à la sensation. Vous devez vous montrer sensible aux forces dans vos bottes de ski pendant les virages, chercher l’équilibre sur les carres et bouger en harmonie avec vos skis. Si vous alternez entre l’accélérateur et la pédale de frein lorsque vous conduisez sur une route glacée, soit vous ferez tourner vos roues à toute vitesse sur la glace sans avancer, soit vous perdrez le contrôle. C’est la même chose avec des skis.
Le style est très différent de la technique, mais les deux sont nécessaires. Ne laissez pas le style nuire à votre technique, mais ne vous concentrez pas tant sur la technique au point d’en oublier votre style.