EN TANT QUE SKIEUR À VIE, ON M’A CONDITIONNÉ À SALIVER AU SON DE CERTAINS MOTS. Comme le chien de Pavlov, je commence à baver dès que j’entends quelqu’un murmurer « journée de poudreuse », « premier remonte-pente » ou « premières traces ». Ici au Québec, il y a deux autres mots qui me mettent immanquablement l’eau à la bouche : « bon appétit ».

Bon appétit, voilà ce que nous, les Québécois, disons chaque fois que nous nous rassemblons pour casser la croûte. On peut l’entendre sur les pentes des monts Tremblant et Sainte-Anne chaque fois que les skieurs enlèvent leurs skis, laissent tomber leurs bâtons et prennent un bâtonnet de Popsicle pour y enrouler une épaisse bande de tire d’érable (un sirop d’érable bien chaud que l’on fait couler sur une neige pure d’un blanc étincelant).

Bon appétit est une affirmation significative de bon temps, de bon goût et de bonne vie. C’est quelque chose que les Québécois expriment haut et fort quand ils s’apprêtent à prendre une première pleine bouchée de graisseuse, dégoulinante, mais oh combien dégueulassement délicieuse, poutine. (Poutine avec un « p » minuscule fait référence à une concoction pouvant provoquer une crise cardiaque de pommes de terre frites onctueuses, de crottes de fromage à la texture élastique et de sauce BBQ brune, surmontée de toute autre garniture que le chef peut avoir à portée de la main. À ne pas confondre avec le beaucoup plus dangereux Poutine, remarquez le « P » majuscule, président russe.)

Quand vous skierez au Québec, vous ne manquerez pas d’occasions et d’endroits où dire « bon appétit », peu importe votre budget, votre style ou votre goût. En dressant la courte liste de restaurants qui suit, j’ai dû faire appel à une armée de spécialistes pour leurs conseils précieux, assistance et, ouf, allègement. Dans cette première partie, nous verrons les endroits que les skieurs adorant manger ne peuvent tout simplement pas manquer lorsqu’ils sortent souper au Québec. Dans la deuxième partie, nous examinerons seulement quelques-unes des myriades d’options savoureuses s’offrant à ceux qui choisissent de souper à la maison.

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Mont Tremblant et les Laurentides
Les montagnes au nord de Montréal abondent en stations de ski et en restaurants gastronomiques, de Saint-Sauveur à Mont Tremblant. Selon Pierre Bessette, on compte deux restaurants à Saint-Jovite (aussi connu sous le nom de centre-ville de Tremblant) qui devraient se retrouver sur la liste de restaurants à essayer de tout cuisinomane qui se respecte.

« sEb, Artisan Culinaire est une odyssée culinaire avec des produits locaux et saisonniers », décrit Pierre. C’est l’endroit tout indiqué où découvrir le bison local, le gibier ou le menu de dégustation de sept services accompagné de vin. Également à ne pas manquer : le Cheval de Jade. « On y sert de la fine cuisine française, explique Pierre. Le chef Olivier Tali a récemment été nommé maître canardier et compte parmi la poignée de chefs ayant reçu la formation et détenant donc la licence pour offrir un plat célèbre datant de 300 ans appelé caneton à la Rouennaise. »

Si vous avez un faible pour les fruits de mer frais et le bœuf AAA+, Pierre indique que vous pouvez vous rendre en toute confiance à l’Altitude Fruits de mer & grillades au Casino Mont Tremblant.

Le Québec est le producteur de sirop d’érable le plus important au monde, représentant plus de 70 % de l’offre mondiale. Pour découvrir comment la sève distillée peut transformer des ingrédients autrement ordinaires en des festins vraiment extraordinaires, Pierre recommande La Tablée des pionniers, à Saint Faustin-Lac-Carré, près de Tremblant. « Son propriétaire, Louis-François Marcotte, est un chef renommé au Québec qui possède sa propre émission télévisée », ajoute Pierre.
Pour les skieurs soucieux de leur budget à la recherche d’une expérience de cabane à sucre authentique, Pierre propose La Petite cabane d’la côte, à Mirabel, près de Saint-Sauveur. N’oubliez pas d’y apporter votre bouteille de vin ou votre bière.

Pour le dîner, Pierre suggère Le Petit Poucet, à Val David. Le point d’intérêt local se spécialise dans les mets québécois traditionnels, comme la tourtière, les fèves au lard et la tarte au sucre.

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Les Cantons-de-l’Est
Quand j’ai commencé à faire mes recherches pour ce projet, Danie Béliveau m’a dit qu’il y avait tellement de restaurants, de cafés et d’emporiums de cuisine gastronomique dans la région que Tourisme Cantons-de-l’Est (TCE) a eu à les diviser en trois catégories. Chefs créateurs Cantons-de-l’Est, Cafés de village et Créateurs de saveurs.

Chefs créateurs regroupe bon nombre des meilleurs chefs de la région et leurs restaurants. « Ici, explique Danie, on met l’accent sur la cuisine créative et raffinée qui met souvent en vedette des produits locaux comme le canard du Lac Brome, le lapin de Stanstead, des fromages du terroir incroyables, ainsi que des vins, des bières et des cidres régionaux de première qualité. »

Les skieurs à la recherche d’un forfait incluant le ski, l’hébergement et l’alimentation devraient se tourner vers Les Sommets et l’Hôtel Chéribourg, près du mont Orford. Les spécialités régionales et continentales du chef Jérôme Turgeon comprennent le saumon rôti à l’érable au tandouri et le magret de canard rôti avec sauce balsamique à l’érable.

Lumami, au réputé Balnea Spa, à Bromont, vous montre à quel point même les ingrédients les plus sains peuvent être incroyablement délicieux lorsqu’ils sont préparés par des mains qualifiées. Les pécheurs se réjouiront en engouffrant la guimauve maison, caramel au bourbon Wild Turkey.

De plus, ne manquez pas les restaurants Auguste, Le Bouchon et Lo Re, à Sherbrooke, ainsi que le restaurant quatre diamants Le Hatley au Manoir Hovey, à North Hatley.

Quant aux skieurs à la recherche de prix plus légers, TCE a aussi dressé une liste de délicieux cafés. Les plats y sont toujours faits maison. Frais et délicieux.

Ma femme garantit que personne n’offre un meilleur rapport goût/prix que la Coop du Grand-Bois, à Saint-Étienne de Bolton, qui jouit d’un emplacement de choix, à la jonction d’Orford, de Bromont et d’Owl’s Head.

Si votre idée d’une euphorie terrestre divine est chocolatée, ajoutez à votre liste la Confiserie Bromont. Assurez-vous de visiter le Musée du chocolat sur place.

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Région de la ville de Québec
Les cuisinomanes sérieux visitant la ville de Québec voudront skier toute la journée (ou tout l’avant-midi) à Stoneham ou à Mont Sainte-Anne, avant de se rendre au joli quartier historique de la ville de Québec, à 30 minutes de route, pour déguster vin et repas. Cela ne signifie pas que vous ne pouvez bien manger à l’une ou l’autre de ces excellentes stations. Mais, peu de villes nord-américaines peuvent égaler les grandes variété et sélection de restaurants gastronomiques de qualité que l’on trouve à Québec.
Paule Bergeron suggère que les cuisinomanes qui en sont à leur première visite à Québec doivent opter pour le circuit gastronomique. À ma dernière visite, c’est ce que j’ai fait, mais pas avant de dîner Chez Boulay Comptoir, adjacent à l’entrée du chic hôtel-boutique Hôtel Manoir Victoria (HMV). Seulement quatre ans plus jeune que l’emblématique Château Frontenac, le HMV présente un beau mélange de confort moderne et d’art avec de splendides antiquités françaises. Il est très bien situé, juste à l’intérieur des fortifications de la vieille ville. On y trouve aussi deux emporiums alimentaires fabuleux : le Comptoir susmentionné et le cossu Chez Boulay Bistro boréal.

Les deux mettent en vedette la cuisine nordique (on pense au wapiti, au poisson, au thé des bois, aux baies d’argousier), telle que conçue et créée par les chefs Jean-Luc Boulay et Arnaud Marchand. Pour le dîner, j’ai partagé le saumon saisi en feuilleté, une quiche forestière et un croissant aux graines de citrouille. Tout était délicieux et prêt à emporter.

Il m’a tout fallu pour dire adieu au Comptoir et gravir la pente afin de me rendre au point de départ du circuit gastronomique. Le circuit à pied guidé commence à l’intérieur de l’édifice de Tourisme Québec, qui se situe juste en face du parc de l’emblématique Château Frontenac. Assurez-vous d’arriver tôt afin de pouvoir admirer les vues sur le fleuve Saint-Laurent depuis les remparts et de peut-être même faire une ou deux descentes en traîne sauvage.

Pendant notre parcours de la vieille ville fortifiée de Québec, notre guide, François, nous arrêtait à l’occasion pour nous raconter des histoires de la plus vieille ville d’Amérique du Nord, comme en témoigne son architecture, à la fois française, anglaise, européenne et canadienne. Dès le départ, il a mis au clair que nous étions les spécialistes en ce qui a trait à la nourriture. Il n’était rien de plus qu’un guide.

Notre premier arrêt fut Chez Jules, un bistro français classique dont le menu est écrit à la craie blanche sur des ardoises noires. Notre boudin noir était délicieux, tout comme le Shiraz rouge qui l’accompagnait.

Ensuite, nous avons dévoré du saumon fumé à froid et bu du Caribou (un mélange de vin rouge et de whisky) à La Bûche, une cabane à sucre canadienne-française très urbaine qui se vante d’offrir le « meilleur bacon au monde ».

Au Bistro Tournebroche (fruit du maître chef Stéphane Roth), adjacent à l’Hôtel du Vieux Québec, j’ai découvert l’at de manger de façon écoresponsable, ce qui me semblait une idée effrayante jusqu’à ce que j’essaie le pâté de sanglier avec marmelade et un peu de vin Vendal Cliché Variety. Les deux étaient succulents.

Nous avons ensuite marché jusqu’aux Délices d’érable et cie, où nous avons goûté à seulement quelques-unes des nombreuses façons d’apprécier le premier produit d’exportation du Québec, à part ramener du sirop d’érable pour vous, votre famille et vos amis. Comme nous l’a rappelé François : « Ce n’est pas un circuit de magasinage. »

Notre prochain arrêt se situait à l’extérieur des murs de la vieille ville, sur la rue Saint-Jean. Snack Bar Saint-Jean, aussi connu sous le nom de 522-GRAS, offre treize variétés de poutine, qui est le deuxième plat national du Québec et la principale cause d’obstruction coronaire. (Je blague!)

Puis, nous nous sommes aventurés un peu plus loin sur cette rue, où nous avons dégusté une délicieuse crêpe au sarrasin avec jambon et fromage et un superbe cidre de pomme blanc au restaurant Le Billig (il s’agit du nom de la poêle de fonte utilisée pour faire les crêpes à Brittany, en France).

Notre dernier arrêt fut Le Musée du chocolat, un musée/chocolaterie voué à répandre la bonne nouvelle du chocolat sous toutes ses formes (croirez-vous qu’on peut fabriquer une horloge coucou en chocolat qui fonctionne vraiment?) et saveurs.

Selon François, bon nombre des tendances culinaires présentes à l’intérieur des fortifications ont en fait vu le jour à l’extérieur de celles-ci, sur la rue Saint- Jean. La zone est pleine de vie, abondant en odeurs d’aliments exotiques (on pense à la cuisine thaïlandaise, libanaise, japonaise, etc.) et regorgeant d’étudiants et de jeunes gens. On y trouve toutes sortes de boutiques, de librairies, d’épiceries, ainsi que l’omniprésente SAQ (magasin de boissons).

Charlevoix
Autrefois, une des destinations estivales préférées des Américains bien nantis qui y venaient par navire à vapeur, la magnifique région de Charlevoix occupe la rive Nord du fleuve Saint-Laurent, entre le Massif de Charlevoix et Baie Sainte-Catherine. Le Cirque du Soleil y a été fondé, dans la ville côtière pittoresque de Baie Saint-Paul. Aujourd’hui, cette belle terre accidentée regorge d’artistes de grand talent, d’artisans doués et de gens voués à parfaire les arts précieux de vivre et de manger. Bon nombre la considère comme le lieu de naissance de la tendance actuelle de cuisine du terroir qui a maintenant envahi toute la province. Il n’est donc pas surprenant qu’on y trouve aussi la Route des Saveurs, qui réunit plus de 40 producteurs alimentaires et restaurateurs entre Petite-Rivière-de-Saint-François et La Malbaie.

Peut-être la première station de ski en Amérique du Nord à interdire toute restauration rapide sur son site, le Massif de Charlevoix s’est rapidement fait une réputation bien méritée en servant des aliments en bord de piste de qualité, à l’égal de son terrain de ski. Pour les skieurs qui séjournent dans la ville voisine, Baie-Saint-Paul (BSP), ou à l’est, à La Malbaie, ce ne sont pas les saveurs qui manquent!

Mitémo Chevalier, de Tourisme Charlevoix, recommande fortement trois restaurants à BSP. Les Labours, situé dans le chic hôtel La Ferme, se spécialise dans les produits locaux, comme le foie gras de la Ferme basque voisine, ainsi que dans le porc, l’agneau et la pintade élevés localement.
Ne se laissant pas surpasser, le chef Thierry Ferré du restaurant Le Mouton Noir a gagné sa réputation inégalée en mettant en vedette bon nombre des ingrédients les plus fins de la région.

Pour des plats plus abordables (on pense au saumon fumé, à la viande fumée, aux nachos, etc.) et certaines des meilleures bières artisanales que l’on puisse trouver, assurez-vous de visiter Le Saint-Pub. L’atmosphère y est détendue. La nourriture, satisfaisante.

Un peu plus loin sur la route à La Malbaie, les skieurs cuisinomanes seront doublement gâtés. Malgré sa taille modeste, le Mont Grand-Fonds est l’un des secrets les mieux gardés du Québec. Imaginez des tonnes de neige, un terrain de bon goût, certains des meilleurs sentiers de ski de fond et de raquette, et ma caractéristique préférée, aucune foule.

Les restaurants à La Malbaie et dans les environs sont tout aussi délectables. Mes deux préférés sont Les 3 Canards et Le Charlevoix, dans le très chic Fairmont Manoir Richelieu.

Le premier s’appelait initialement Les trois docs en l’honneur des trois docteurs qui ont construit le splendide chalet (maintenant une auberge) dans le village pittoresque de Pointe-au-Pic. Au fil du temps, Les trois docs est devenu Les 3 « ducks » (canards en anglais), d’où le nouveau nom. Les vues sur le fleuve Saint-Laurent sont saisissantes. Le service est impeccable. La nourriture, impressionnante.

On peut en dire autant de l’encore plus spectaculaire Fairmount Manoir Richelieu, situé sur la même route, juste à côté du Casino de Charlevoix. Reconnu pour sa production de certains des meilleurs chefs du Québec, le Manoir comprend trois restaurants. Le plus impressionnant est Le Charlevoix, qui sert tout l’éventail des délices régionaux, notamment le canard, le foie gras, l’émeu, l’agneau, le faisan et les gourganes (une fève succulente utilisée pour préparer une soupe onctueuse à perfection).
Comme toujours, « Bon appétit! »

– Par Dave Fonda, pour S-Media

Note du rédacteur : Je tiens à remercier Danie Béliveau, relations avec les médias, de Tourisme Cantons-de-l’Est; Pierre Bessett, de Touri Bess Communications Inc.; Paule Bergeron, de Tourisme Québec (région de la ville de Québec); et Mitémo Chevalier, directeur de projets pour le marketing international, à Tourisme Charlevoix, pour tout leur aide. Merci à chacun de vous. Je vous serai éternellement reconnaissant de m’avoir aidé dans mes recherches et la compilation de ce guide et d’avoir ainsi contribué à reporter mon décès précoce par pure gloutonnerie. Merci.