PAR : Edith Rozsa PHOTOGRAPHIE : Adam Stein, Kelly Funk et Royce Sihilis
Sun Peaks continue d’inspirer et de croître en tant que station de ski des plus importantes au Canada grâce à un leadership et à des agrandissements novateurs
FOYER : fwaje
- LIEU OÙ VIT, OÙ HABITE LA FAMILLE; DEMEURE.
- LA FAMILLE ELLE-MÊME.
- POINT CENTRAL D’OÙ PROVIENT QUELQUE CHOSE.
À SUN PEAKS, je me sens chez moi! Ce sentiment s’explique par de nombreux aspects : ce dévers où je ralentis d’instinct, mais à contrecœur; les lumières étincelantes sur l’avant-toit qui scintillent entre les arbres comme pour me dire « Allo, relaxe, viens jouer »; le visage souriant à la réception qui me souhaite toujours la bienvenue en mentionnant mon nom et en me demandant si j’ai fait bonne route ou qui me salue parfois dans une autre langue. Peu importe où j’habite, Sun Peaks possède toutes les qualités d’un foyer.
Peu de villes comptant une population annuelle de 500 personnes souhaitent la bienvenue aux visiteurs avec autant de ferveur. Ceux qui ont le privilège de passer un peu de temps dans ce petit lieu de villégiature reconnaissent que les visiteurs stimulent l’économie et que les résidents dépendent du tourisme. Les gens ici ne traînent pas de boulet, les besoins ne forcent aucune obligation; il s’agit d’un lien beaucoup moins contraignant : « Bienvenue chez nous, que pouvons-nous faire pour rendre votre visite exceptionnelle? Reviendrez-vous jouer? »
Comme on peut s’y attendre, les résidents vantent leur station comme les Canadiens appuient leurs équipes de hockey, et Sun Peaks excelle dans ce domaine. John Dormer, propriétaire du Vertical Café, résume la situation ainsi : « Notre collectivité nous rend prospères, et nous contribuons à rendre notre collectivité prospère; c’est aussi simple! » Dans les plus de 20 cafés, pubs et restaurants, ainsi que la multitude de boutiques vendant des savons et des bijoux faits à la main par des artisans locaux, de même que d’autres vêtements des plus créatifs, la passion pour Sun Peaks est envoûtante. On y trouve de bonnes âmes au grand cœur.
En tant que personnes vivant du ski, notre monde est petit, ce que j’ai pu constater une fois de plus durant une visite récente à Jackson, au Wyoming. Pendant quelques danses country (désolé pour vos pieds monsieur) et une conversation sympathique, j’ai appris que la personne avec qui je dansais et parlais était en fait un passionné de la montagne et un visionnaire du plan de la station Sun Peaks. Mori Bergmeyer, autrefois architecte et propriétaire d’une firme à Boston, a acheté le Telluride Mountain Resort pour lui redonner vie, ce qui a par la suite mené à une collaboration avec Ecosign, une entreprise de planification de stations de montagne renommée établie à Whistler. Après une mission d’éclairage en Europe en vue de ramener des idées pour le nouveau village Sun Peaks, situé au pied de trois montagnes, Mori est revenu avec le concept des villages de l’Europe du centre dont profitent aujourd’hui les visiteurs de Sun Peaks. Un gîte d’hébergement et un restaurant à même les pistes, une aire de stationnement souterraine placée stratégiquement pour donner lieu à un village piétonnier, des toits à pignon, des façades colorées et un pont piétonnier couvert ne sont là que quelques points saillants de ce lieu de villégiature. Cela ne semble-t-il pas plutôt magique?
Je suis d’avis qu’une partie de la magie découle de la géographie de l’endroit. Imaginez-vous une boule de neige sur un manteau de cheminée. Dans la boule se trouve un village pittoresque au pied de montagnes enneigées. Un traîneau tiré par des chevaux parcourt les rues recouvertes d’un tapis blanc, et les flocons scintillent dans le ciel. Maintenant, agrandissez cette scène de façon exponentielle et BANG! Vous obtenez Sun Peaks! Ce n’est peut-être donc pas une coïncidence si les résidents de ce village européen pittoresque semblant sortir tout droit d’un livre d’images se veulent le reflet de l’endroit.
Sun Peaks Resort est entouré de trois montagnes uniques, offrant chacune des pistes double losange à vertes : Tod Mountain au nord, Sundance Mountain à l’est et Mount Morrisey au sud. À l’ouest se trouve le pied, qui mène les visiteurs à la station et où le soleil de fin de journée laisse souvent entrevoir ses rayons à travers les nuages gonflés de neige, reflétant la lumière dorée sur la station. Cette lumière représente une petite dose des plus de 2 000 heures d’ensoleillement enregistrées chaque année. La station reçoit six mètres de neige en moyenne par année. Vu toutes ces heures d’ensoleillement, il doit inévitablement neiger la nuit; le rêve de tout skieur quoi!
Si vous vous proposez d’arriver dans les premiers, vous pouvez skier dans le village jusqu’aux remonte-pentes avec les enfants, sac au dos, et les hôteliers et restaurateurs leur souhaitant une bonne journée. Ces enfants empruntent le remonte-pente jusqu’à leur école ne comptant qu’une seule salle de classe, perchée à mi-chemin du sommet. En 2010, les parents de la collectivité se sont unis pour recueillir des fonds afin de construire une école sur place et d’éviter à leurs enfants le trajet en autobus d’une heure jusqu’à Kamloops. Au début, on comptait 19 enfants de la maternelle à la sixième année. Cinq ans plus tard, l’école accueillait 65 élèves de la maternelle à la douzième année, en plus de présenter le programme complet de la Colombie-Britannique et de bénéficier d’un financement public. Ces heureux enfants de la station skient à l’heure du dîner et sont invités à devenir de vrais explorateurs tout en visant l’excellence scolaire. L’école de la station constitue un grand attrait pour les jeunes familles à la recherche d’un autre type d’expérience et de philosophie en matière d’éducation. La plupart d’entre nous diraient « Bien entendu, j’aurais aimé que cela existe quand j’étais enfant ».
Cela dit, je ne me plains pas d’avoir été élevée à Whistler, où la tête du club de ski Blackcomb était Nancy Greene Raine. J’ai passé beaucoup de temps avec ses garçons : Leur maison en bois rond était ma deuxième maison. Nancy comprend ce qu’il faut pour devenir le meilleur au monde et, tout au long de ma carrière en compétition, elle et son mari Al ont été d’importants mentors pour moi. Ils ont été mes premiers employeurs lorsque j’ai commencé à travailler pour aider à payer mes compétitions, puis ils ont établi une campagne de fonds lorsque l’équipe Espoir s’est effondrée. Al m’a fait vivre ma première expérience d’héliski dans la quête de son projet de rêve dans la vallée de la crique de Cayoosh.
Depuis qu’ils ont troqué leur maison en bois rond à Whistler contre un nouvel hôtel à Sun Peaks en 1994, Nancy est devenue la directrice de ski de la station. En plus d’avoir été l’athlète féminine du siècle et sénatrice, Nancy continue de nous inspirer.
Al a aidé Sun Peaks à obtenir le statut de municipalité en 2010, en plus d’y être l’adjoint au maire. Il blague en disant qu’il doit trouver de quoi s’occuper pendant que Nancy est à Ottawa. Mais quel couple! Il est difficile de les manquer sur les pentes, skiant tous les deux si gracieusement et toujours avec vigueur du sommet au pied de la montagne.
Lorsqu’on m’appelle pour animer un épisode de Ski Television à Sun Peaks ou quand j’appelle pour une visite, le trajet pittoresque de deux heures et demie de chez moi, à Kelowna, commence à me rappeler les personnes spéciales dans ma vie qui y sont et à qui je prendrai plaisir à rendre visite, de même que l’ambiance décontractée de l’endroit. Je me laisse facilement convaincre d’y skier, peu importe les conditions ou ce dont j’ai envie : descentes abruptes ou modérées, neige profonde, pistes damées ou hors piste. L’expérience y est constante, emballante et fantastique! Quoi d’autre peut-on demander d’une escapade hivernale?