Avec un plus grand nombre de débutants sur les pistes cet hiver, des tonnes de neige et le ralentissement de la pandémie (nous l’espérons), des jours heureux semblent être à l’horizon pour l’industrie canadienne du ski et de la planche à neige en 2023.
Parmi les points positifs, on note le nombre croissant de femmes et de nouveaux Canadiens qui font du ski et de la planche.
Il y a cinq ans, les hommes représentaient près de 60 % des skieurs et planchistes, et les femmes environ 40 %. Au cours de la saison 2021-2022, la répartition était presque 50-50. L’an dernier, 16 % des personnes qui font du ski et de la planche à neige au Canada faisaient partie d’une minorité visible, ce qui représente une augmentation de 4 % par rapport aux dix années précédentes, alors que les nouveaux participants canadiens se maintenaient à 12 %.
Selon Paul Pinchbeck, président et chef de la direction du Conseil canadien du ski, « Les femmes, les jeunes filles et les personnes de groupes de minorités visibles jouent un rôle important dans l’évolution de notre industrie ». Il attribue cette évolution au désir de profiter du plein air et d’être en santé, ainsi qu’aux ressources offertes par le Conseil canadien du ski, principalement son initiative Go Skiing Go Snowboarding et son programme Ma première fois qui donne aux novices un accès facile et peu coûteux aux sports de glisse.
Malgré la hausse des tarifs de vols aériens, certains centres de ski voient des signes positifs relativement aux voyages en destinations, notamment grâce à l’augmentation des vols vers les villes proches de leurs stations. Du côté de Big White, à Kelowna, en Colombie-Britannique, le premier vice‑président Michael J. Ballingall s’attend à une augmentation du nombre de skieurs et de planchistes en Colombie-Britannique et en Alberta, car davantage de vols ont l’Ouest canadien comme destination. Ballingall explique qu’il n’y a eu aucun vol entre l’Australie et Vancouver au cours des deux derniers hivers, mais que cette saison, Air Canada et Qantas desservent la ville depuis l’Australie.
« De plus, les visiteurs en provenance de l’Ontario et du Québec sont plus nombreux grâce aux vols sans escale vers Kelowna. Nous nous attendons à ce que la semaine de relâche en Ontario soit très occupée, et les visiteurs de Montréal sont en hausse de plus de 200 %; un nouveau marché pour nous avec un nouveau vol sans escale de l’aéroport de Dorval. »
Big White prévoit également des augmentations du côté des locaux, puisque les tarifs aériens et de bagage plus élevés freinent les élans. « Nous constatons une augmentation des ventes d’abonnements saisonniers, et nous comptons beaucoup sur les personnes qui se trouvent à moins de huit heures de route comme marché cible. »
L’intérêt croissant des skieurs et des planchistes étrangers de l’après-COVID-19 dans les stations de ski canadiennes est également positif relativement aux voyages, selon Spencer Spellman, rédacteur en chef pour l’Amérique du Nord du magazine américain Mountain News et de sa plateforme numérique OnTheSnow, qui fournit des renseignements sur les sports de neige dans le monde entier. « Depuis que le Canada a éliminé ses exigences en matière de vaccination, nous constatons un engouement de la part des gens qui veulent recommencer à voyager », a-t-il déclaré, notant que les visites sur Onthesnow.com (en anglais seulement) des personnes des États-Unis et du monde entier à la recherche de renseignements sur les conditions de neige au Canada ont augmenté de 55 % par rapport à la saison dernière. Onthesnow.com fournit des renseignements à jour provenant de 54 stations de ski canadiennes.
Il y a aussi de bonnes nouvelles côté météo. Le Farmer’s Almanac et le météorologue Chris Tomer de OnTheSnow prévoient tous deux un hiver froid avec beaucoup de neige, en particulier dans l’Ouest canadien où de nombreuses stations de ski étaient opérationnelles fin novembre.
Alors, aurons-nous beaucoup de neige en 2022-2023? « La neige et les températures froides les plus constantes arriveront probablement en décembre, lorsque le courant-jet descendra enfin vers le sud. Toutefois, il est possible que certaines données de prévision sous-estiment la force de La Niña cet automne et au début de l’hiver », affirme Tomer. « Dans l’ensemble, les chutes de neige les plus constantes favoriseront la partie nord des États, notamment la côte nord-ouest du Pacifique, la Colombie-Britannique, l’Alberta (Banff), l’Idaho, le Montana et le Wyoming. »