Elisa Li devrait être une personne-ressource pour les stations de ski cherchant à attirer de nouveaux Canadiens sur leurs pentes.
Cette nouvelle Canadienne exploite Helloyoyo, un club en ligne s’adressant à la communauté chinoise vivant dans la grande région de Toronto. L’objectif principal de cet organisme regroupant près de 12 000 membres consiste à aider autant de familles de nouveaux arrivants que possible à s’adapter au mode de vie canadien, qui englobe notamment les sports de glisse.
Bon nombre de membres de sa communauté aimeraient visiter les stations de ski, mais il leur manque malheureusement des renseignements de base, comme la différence entre le ski et la planche à neige, le coût des billets de remontée et l’équipement requis. Voilà quelques-unes des préoccupations qu’ont les Canadiens chinois qui envisagent de pratiquer ces sports, et Mme Li est heureuse de nous faire part de certaines des questions que se posent les nouveaux arrivants, mais auxquelles la réponse peut sembler évidente aux personnes ayant grandi dans la neige.
« Les membres de ma communauté peuvent se poser des questions aussi simples que les suivantes : Faut-il payer un droit d’entrée aux stations de ski? Quelle est la différence entre le ski et la planche à neige? Faut-il apporter sa propre chambre à air pour glisser? Ces renseignements peuvent sembler évidents pour les personnes nées au Canada, mais il s’agit de quelques-unes des premières choses que demandent les personnes provenant de pays où les températures sont plus clémentes. »
La langue et la terminologie associée à ces sports comptent parmi les principaux obstacles à la participation des sports de glisse pour ce groupe. De plus, ces personnes ont l’impression que leurs questions peuvent sembler « stupides », ce qui est l’une des premières choses qui les empêchent d’essayer quelque chose de nouveau.
Mme Li affirme que les stations de ski s’y prennent bien à certains égards pour attirer les nouveaux Canadiens, mais ajoute qu’elles doivent en faire beaucoup plus.
« Le programme Ma première fois présenté par le Conseil canadien du ski est très utile et comprend un forfait pour débutant à bon prix. Cependant, nous avons constaté qu’il n’est pas nécessairement promu auprès de notre communauté. »
Au moment de son initiation aux sports de glisse, Mme Li se souvient de sa première impression : elle voyait le ski et la planche à neige comme des activités haut de gamme très coûteuses et mystérieuses et, par conséquent, inaccessibles à de nombreux membres de la communauté chinoise. Donc, que peut-on faire pour rajuster le tir?
Mme Li propose que les stations installent des comptoirs pour servir précisément les nouveaux Canadiens qui souhaitent s’initier aux sports de glisse et auxquels des spécialistes de la langue ou des agents de communication, qui pourraient parler directement aux nouveaux clients membres d’un groupe ethnique, seraient affectés. « Il s’agirait d’un énorme pas en avant. Ces effectifs spécialisés devraient être en mesure de répondre aux questions les plus élémentaires, tout en faisant preuve de patience », ajoute-t-elle.
Et, pour veiller à transformer ces clients en visiteurs fidèles après leur première expérience de ski ou de planche à neige, Mme Li recommande aux stations de ski d’assurer un suivi, dans la langue maternelle des skieurs et planchistes, en prenant soin d’indiquer où ils peuvent trouver de l’équipement à prix abordable, comment s’y prendre pour poursuivre leur parcours d’apprentissage sur la neige et comment réserver des leçons afin d’améliorer leur niveau d’habileté sur les pentes.
Mme Li est persuadée que les stations de ski qui suivront ses conseils verront des centaines, voire des milliers, de Canadiens chinois et d’autres nouveaux arrivants sur leurs pentes dans les hivers à venir.